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« Bonjour, enchantée, assieds-toi! »

Franciser les petits commerces du quartier Côte-des-Neiges en simplifiant la vie de leurs propriétaires, une initiative unique en son genre.

 

------Photo : Amélie Philibert

C’est avec ces quelques mots fièrement lancés qu’Andria Falconer a accueilli Les diplômés dans son salon de coiffure de l’avenue Victoria, dans le quartier Côte-des-Neiges, à Montréal.

D’origine jamaïcaine, arrivée au Canada à l’époque où le premier ministre s’appelait Pierre Elliott Trudeau, elle n’a jamais appris le français, ou si peu.

Mais cet hiver, Mme Falconer a participé à un projet pilote unique en son genre. Toutes les semaines, pendant deux heures, une étudiante de l’Université de Montréal lui a rendu visite dans son salon pour lui apprendre à utiliser le français dans son travail.

Non seulement elle lui a montré comment se présenter et prendre des rendez-vous, mais elle lui a aussi appris à décrire en français tout ce qui l’entoure: ici le séchoir à cheveux, là les peignes et la brosse; et là encore les couleurs des teintures...

« Une langue s’apprend mieux quand elle s’inscrit dans une réalité », dit sa mentore Camille Anctil-Raymond, qui étudie au Département des littératures de langue française. Elle précise qu’il ne s’agissait pas d’un cours de français, mais plutôt d’«un atelier de conversation linguistique», où Mme Falconer assimilait la langue sur un mode ludique.

La coiffeuse ne tarit pas d’éloges à l’endroit de l’étudiante. « Elle a rendu la matière tellement facile. » Que la jeune femme l’ait visitée dans son salon a simplifié sa vie, plaide-t-elle. Que la formation ait été gratuite l’a enchantée.  

Taillé sur mesure

À l’initiative de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et en partenariat avec le Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie de l’Université de Montréal, 20 étudiants de l’UdeM ont visité une trentaine de petits commerçants de Côte-des-Neiges et les ont rencontrés en tête à tête, au moment qui leur convenait. Le projet-pilote, amorcé en janvier, a duré trois mois. Ce quartier avait été choisi parce qu’il est l’un des plus diversifiés de la métropole sur le plan ethnique et parce qu’on y avait reçu des plaintes de résidants francophones disant avoir du mal à se faire servir en français dans les commerces de proximité.

C’est un programme « novateur et complémentaire à ce qui existe déjà en francisation », explique Monique Cormier, vice-rectrice associée à la langue française et à la Francophonie et directrice du Bureau de valorisation.

La Chambre de commerce était déjà active dans le quartier. Elle accompagnait les petits commerçants en vue de l’obtention d’un certificat de francisation de l’Office québécois de la langue française. Mais si l’affichage a été une chose relativement facile à régler, la langue d’accueil posait toujours un problème, auquel on cherchait des solutions.

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