La tant attendue annonce a été faite lundi au moment même où le volumineux rapport du Conseil de planification présidé par l'ex-commissaire aux langues officielles Dyane Adam était rendu public. Les principales recommandations contenues dans le document de 120 pages ont reçu un accueil favorable de la part du gouvernement, qui qualifie le tout de « jalon historique pour l'éducation postsecondaire en français en Ontario ».
Le comité, qui selon Mme Adam a dû travailler très fort pour arriver à déposer son rapport avant la date butoir du 30 juin dernier, suggère la mise sur pied d'une université franco-ontarienne gérée par et pour les francophones dans la région de Toronto, le centre sud-ouest de la province étant le quatrième bassin francophone en importance au pays. À l'heure actuelle, les besoins sont si criants qu'une fois l'école secondaire terminée, 75 % des étudiants francophones sont contraints de se tourner vers des études postsecondaires en anglais étant donné le faible nombre de programmes dans la langue de Molière.
Si tout se déroule sans anicroche, le Conseil de planification estime que l'établissement serait en mesure d'accueillir sa première cohorte d'étudiants à la rentrée 2020 et qu'on y compterait au départ environ 350 étudiants (en équivalent temps plein), un nombre qui pourrait bien être multiplié par six au cours de la décennie suivante. Le nombre de professeurs, quant à lui, passerait d'une vingtaine à l'ouverture du campus à un peu plus d'une centaine une fois qu'elle aura atteint sa maturité, neuf ans plus tard, selon les projections, qui se veulent « conservatrices », affirme Dyane Adam.
Il est recommandé que l'institution, qui porterait le nom d'Université de l'Ontario français, partage ses locaux avec le Collège Boréal, dont le bail dans l'immeuble du quotidien Toronto Star, au centre-ville de la Ville reine, vient à échéance en septembre 2020. L'établissement collégial est déjà à la recherche d'un nouveau site pour y ériger un bâtiment flambant neuf.
Ne privilégiant pas le scénario d'une affiliation avec une université bilingue ou anglophone, Mme Adam et ses collègues proposent plutôt que le nouvel établissement, dont le budget de démarrage avoisinerait les 20 millions $, soit parrainé durant sa période de mise en oeuvre par d'autres universités, par exemple l'Université d'Ottawa et l'Université Ryerson. Il aurait malgré tout son propre comité de gouvernance. Par la suite, une somme de 83,5 millions $ sur sept ans serait nécessaire.