« Le mois dernier, j’ai assisté à Québec aux échanges des participants de la rencontre annuelle du réseau des Organismes francophones de protection et d’aménagement linguistique. La qualité des échanges et l’état des travaux présentés m’ont convaincu que la chose est possible.
L’heure est donc venue de réintroduire le principe de réalité dans la langue française. Il faut en finir avec la fiction de la norme unique, cet anachronisme poussiéreux vieux de quatre siècles, qui a davantage nui que servi.
Il est plus que temps que des linguistes francophones — ceux de pays où le français a le statut de langue officielle ou administrative — se réunissent en un congrès fondateur pour créer des académies qui s’appelleront comme elles voudront, mais qui seront nationales.
Leurs deux tâches seront de décrire la norme écrite de leur pays et de travailler en coopération à la création d’un dictionnaire panfrancophone.
Pour ce faire, ces académies doivent être scientifiques, c’est-à-dire composées de véritables linguistes, lexicographes et grammairiens : elles ne doivent surtout pas être des clubs d’écrivains.
Les organisateurs de ce congrès pourront même s’inspirer d’un modèle, méconnu, mais réel et efficace, celui des hispanophones. »