Passer au contenu

/ UdeM français

Je donne

Rechercher

Stéphanie Pellerin reçoit le Prix Gisèle-Lamoureux — mai 2024

Stéphanie Pellerin est professeure associée au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal, chercheuse à Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) et botaniste au Jardin botanique de Montréal.

En mai 2024, le Fonds de recherche du Québec — Nature et technologies lui a remis le Prix Gisèle-Lamoureux pour l’article :

Lors d’une entrevue accordée à UdeM français, Stéphanie Pellerin explique le cadre de recherche de son article et expose les avantages de la publication scientifique en français.

Mme Pellerin, quels sont vos champs de recherche privilégiés et comment s’articulent-ils avec votre travail au Jardin botanique de Montréal ?

Je m’intéresse principalement à l’écologie végétale et plus particulièrement à l’écologie des milieux humides et urbains. La plupart de mes travaux s’inscrivent dans une optique de conservation et de restauration. Au Jardin botanique, nous avons une mission essentielle : contribuer à la préservation de la biodiversité et notamment des plantes en péril. Mes travaux de recherche constituent un maillon important dans la réalisation de cette mission.

Quel est le cadre de recherche de l’article publié dans Le Naturaliste canadien ?

Mes recherches portaient sur le boisement des tourbières. En tant que milieux humides, les tourbières font partie des écosystèmes qui disparaissent le plus rapidement à l’échelle de la planète, surtout en raison de l’agriculture et de l’urbanisation. Les tourbières encore présentes sont affectées par les activités humaines environnantes, dont le drainage des terres. Ce drainage diminue l’humidité des milieux et favorise l’établissement des arbres. Ce boisement à un impact majeur sur la biodiversité des tourbières, mais aussi sur les services rendus dans l’écosystème, dont le contrôle des quantités et de la qualité des eaux et la séquestration du carbone.

Pourquoi avez-vous choisi de publier dans Le Naturaliste canadien, l’une des plus anciennes revues scientifiques de langue française au Canada ?

J’estime qu’il s’agit d’une publication de qualité dont les articles sont révisés par les pairs. Je constate aussi qu’elle permet d’atteindre un public de gestionnaires dont le mandat est de protéger la faune et la flore. Il s’agit souvent du public cible pour les projets portant sur la conservation. La possibilité de soumettre des articles gratuitement est un autre avantage de cette revue.

Comment la situez-vous dans le paysage canadien et québécois des revues scientifiques en sciences naturelles ?

Personnellement, je trouve qu’il s’agit d’un média scientifique essentiel qui mériterait d’être davantage exploité. Je sais que pour nos CV, il est plus intéressant de publier en anglais. Cependant, cela ne garantit pas que nos recherches atteignent l’auditoire voulu. Étonnamment, les articles de cette revue ont des taux de lecture plus élevés que certaines publications internationales. En diffusant les résultats de mes travaux dans Le Naturaliste canadien, il a de fortes chances qu’ils soient appliqués et aient un impact réel.

Selon vous, pourquoi est-il important de publier en français et en libre accès ?

Pouvoir atteindre le public cible me semble essentiel et c’est mon premier critère de choix avant la gratuité. La soumission d’articles à des revues en libre accès peut parfois représenter un coût significatif et donc un frein. Publier en français permet de rendre accessibles les résultats de mes travaux aux utilisateurs locaux, comme les gestionnaires municipaux, car une grande partie de nos fonds de recherche provient de bourses ou de subventions. Je recommande cette démarche également à mes étudiantes et des étudiants, pour qui c’est une façon concrète de se faire connaitre dans le milieu québécois de la recherche.


La diffusion du savoir en français à l’UdeM