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INCLUSIVEMENT

Guide d'écriture pour toutes et tous

Au Québec, comme ailleurs, l’égalité des droits et la parité entre les femmes et les hommes doivent se refléter dans la façon d’écrire.

Conçu par UdeM français, Inclusivement : Guide d’écriture pour toutes et tous détaille les procédés d’écriture qui permettent de représenter équitablement toutes les personnes qui composent la communauté universitaire. Ce guide est également disponible en version PDF et en version imprimée (en quantité limitée).

Retrouvez les définitions des mots surlignés en gras dans la section Définitions.

Découvrez la formation en ligne Inclusivement pour maîtriser l'écriture inclusive. Ouverte à tous, cette formation gratuite de l'Université de Montréal vous apprendra les procédés, principes et formes correctes des désignations de personnes.

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Les 5 principes

Tirez un trait sur les textes au masculin

Le masculin générique désigne l’emploi du genre masculin pour représenter autant les femmes que les hommes. Or cette fonction générique est fréquemment remise en question puisqu’on ne sait pas très bien alors de qui l’on parle – d’un homme ? d’une femme ? et au pluriel, d’un groupe composé d’hommes, de femmes ou des deux ?

Passez à l’action : Délaissez autant que possible l’emploi du masculin générique. Ainsi, vous n’aurez plus à ajouter de note explicative au début du texte pour le justifier.

Bon à savoir : Le masculin générique peut convenir aux appellations générales ou aux contextes très généraux comme les expressions idiomatiques et les proverbes (la peur du gendarme, les conseilleurs ne sont pas les payeurs) et les syntagmes terminologiques (les principes de l’utilisateur-payeur et du pollueur-payeur, la relation client-fournisseur).

Adoptez la rédaction épicène

La rédaction épicène ou rédaction non sexiste assure un équilibre de la représentation des hommes et des femmes dans les textes grâce à des pratiques d’écriture comme :

  • la formulation neutre, non genrée et inclusive, qui consiste en l’emploi de termes ou de tournures neutres de façon que le texte représente aussi bien les femmes que les hommes.

Exemples :

le personnel

la communauté universitaire

les chefs de projet

quiconque

  • les procédés syntaxiques, qui font notamment appel au doublet, ensemble composé de la forme masculine et de la forme féminine correspondante coordonnées par et ou par ou.

Exemples :

les professeurs et professeures

l’étudiante ou l’étudiant

Passez à l’action : Concevez le texte dès le départ en suivant les procédés de rédaction épicène.

Bon à savoir : Pour mettre ces procédés en pratique, consultez la section Comment rédiger de manière inclusive.

Préservez la lisibilité du texte

Un texte est lisible lorsqu’il se déchiffre facilement du point de vue visuel.

Passez à l’action : Pour une lisibilité optimale, évitez les formes tronquées, c’est-à-dire un mot ou un groupe de mots représentant un mot masculin et un mot féminin abrégés par un signe ou une majuscule insérés dans leur terminaison.

Exemples :

le point médian : les directeurs·trices

la barre oblique : les rédacteurs/trices

le tiret ou le trait d’union : les chirurgien-ne-s        

la majuscule : les abonnéEs

les crochets : les professeur[e]s

les parenthèses : les étudiant(e)s inscrit(e)s

Bon à savoir : Réservez les formes tronquées aux espaces restreints (tableaux, formulaires, messages sur une plateforme de microblogage) ainsi qu’aux écrits de style télégraphique. Dans ces contextes, les signes à préférer sont les parenthèses et les crochets.

Dans les textes, le doublet complet est préférable au doublet abrégé, qui est une forme tronquée.

Exemple :

les rédacteurs et les rédactrices plutôt que les rédacteurs(trices)

Équilibrez la répartition du féminin et du masculin

Pour obtenir un texte épicène qui met en évidence de façon équitable la présence des femmes et des hommes et assure ainsi une visibilité discrète, mais continue, des unes et des autres, utilisez les procédés syntaxiques et les formulations neutres.

Bon à savoir : Le fait de recourir systématiquement à toutes les marques de genre dans toutes les phrases et tous les contextes peut être rebutant. De même que les formulations neutres ne conviennent pas dans tous les contextes ni à tous les types de textes. Pour éviter la monotonie et la redondance, utilisez la gamme des procédés à votre disposition : une vraie une boîte à outils !

Exemples :

Noms et pronoms neutres

le personnel

la majorité

plusieurs

Doublets

le représentant et la représentante

les conseillers et conseillères en communication

la ou le titulaire

ils et elles

Phrases épicènes

Il faut s’inscrire avant la fin du mois.

Le personnel administratif est responsable devant les gestionnaires.               

Bon à savoir : En dépersonnalisant le texte, les formulations neutres peuvent parfois sembler trop générales, manquer de précision ou être ambiguës. Variez les procédés pour assurer l’intelligibilité du texte et rendre son sens facilement accessible.

Adaptez les procédés au type de communication

Adaptez la rédaction épicène en fonction du type de texte et de communication orale, ainsi que du support. Un texte réglementaire ne s’écrit pas de la même manière qu’un texte administratif, protocolaire, pédagogique, journalistique, informatif, promotionnel ou encore un discours officiel.

Pour rendre une idée avec clarté, évaluez la pertinence d’opter pour une formulation neutre ou un procédé syntaxique.

Bon à savoir : À l’oral, évitez de prononcer, en la détachant, la finale de la forme féminine et ne lisez qu’une seule des deux formes écrites lorsque leur prononciation est identique au masculin et au féminin (les professeurs et les professeures, les chargés et chargées de cours).

Comment rédiger de manière inclusive

 

Pour rédiger de manière inclusive, c’est-à-dire obtenir des textes épicènes qui mettent en évidence de façon équitable la présence des femmes et des hommes, deux procédés sont disponibles : la formulation neutre et les procédés syntaxiques.

Formulation neutre

Ce procédé non genré, inclusif, utile et simple fait appel à des noms neutres (collectif, de fonction, d’unité administrative, épicène singulier ou pluriel), des adjectifs épicènes et des pronoms épicènes.

Noms neutres

Le nom collectif désigne un ensemble de personnes, quel que soit leur genre.

Exemples :

l’auditoire

la communauté universitaire

le corps professoral

le personnel enseignant

la population

le public

 

Le nom de fonction désigne la fonction que la personne occupe, plutôt que la personne elle-même.

Exemples :

le rectorat

la rédaction

le secrétariat

le vice-décanat

 

Le nom d’unité administrative désigne l’unité administrative à laquelle la personne est rattachée, plutôt que la personne elle-même.

Exemples :

la direction (plutôt que le directeur ou la directrice, ou encore les dirigeants et les dirigeantes)

le service d’entretien (plutôt que le préposé ou la préposée à l’entretien)

le bureau

la commission

le conseil

Le nom épicène (singulier ou pluriel) présente la même forme au masculin et au féminin.

Exemples :

aide de laboratoire

chef de projet

designer

médecin

ombudsman

registraire

responsable

responsable de programme

scientifique

secrétaire

universitaire

webmestre

les gens d’affaires

les cadres

les finalistes

les gestionnaires

Adjectifs épicènes

L’adjectif épicène a la même forme au masculin et au féminin et permet de rendre le texte plus neutre et plus court.

Exemples :

apte

capable

responsable

spécialiste

titulaire

universitaire

Pronoms épicènes

Le pronom épicène a une portée universelle.

Exemples :

personne

plusieurs

quiconque

on

nous

vous

Phrases épicènes

 

Une phrase épicène ne contient pas de forme marquée en genre. Voici quatre stratégies à suivre pour rédiger des phrases épicènes :

  • Stratégie 1 → Chaque fois que le contexte le permet, supprimez les noms désignant des personnes qui sont employés comme compléments.

Exemple :

À la dernière assemblée départementale, la majorité des professeurs et des représentants étudiants a voté en faveur de…

  • Stratégie 2 → Formulez les phrases à la voix active plutôt qu’à la voix passive, ce qui permet d’éviter les accords en genre.

Exemple :

On invite les spécialistes de la question à… (au lieu de Les spécialistes de la question sont invités à…).

  • Stratégie 3 → Optez pour des phrases qui comportent une forme nominale impersonnelle, car elles ont une valeur de neutralité.

Exemple :

Si vous avez fait votre inscription (au lieu de Si vous vous êtes inscrit).

  • Stratégie 4 → Employez des verbes à l'infinitif et des formes nominales, particulièrement utiles dans les descriptions de tâches.

Exemples :

Planifier les activités et répartir les tâches ou la planification des activités et la répartition des tâches (au lieu de Il ou elle planifie les activités et répartit les tâches).

Procédés syntaxiques

Ces procédés de rédaction respectent les règles de formation du doublet complet, c’est-à-dire un ensemble composé des formes masculine et féminine du déterminant (le, la ; un, une ; ce, cet, cette) et du nom ou du groupe nominal, coordonnées par et ou par ou. Le doublet peut être constitué de noms de forme simple ou de noms de forme complexe.

Le doublet avec un nom de forme simple

Cette désignation comporte un seul nom – étudiant, étudiante –, lequel peut être accompagné d’un adjectif et d’un déterminant qu’on répète ou non au pluriel. L’adjectif qui ne fait pas partie intégrante de la désignation n’est pas répété et se met au masculin pluriel.

Exemples :

l’étudiant ou l’étudiante

l’étudiant inscrit et l’étudiante inscrite

l’étudiante et l’étudiant inscrits

les étudiantes et étudiants inscrits

 

Si le nom est épicène, on coordonne les deux déterminants sans répéter le nom, ou on emploie le pluriel.

Exemples :

la ou le titulaire

les archivistes

Le doublet avec un nom de forme complexe

Si la désignation est formée de deux noms liés par un trait d’union, on les répète.

Exemple :

un analyste-programmeur ou une analyste-programmeuse

 

Si la désignation est formée d’un nom et d’un adjectif qui fait partie intégrante de cette désignation, on répète le nom et l’adjectif.

Exemple :

le directeur général ou la directrice générale

 

Si la désignation est formée d’un nom et d’un complément, on peut ne pas répéter le complément.

Exemples :

un historien ou une historienne de l’art

les techniciennes et techniciens en coordination de travail de bureau

Appellations d'emploi et titres de fonction

Référez-vous au Répertoire alphabétique des désignations de personnes à l’UdeM qui présente les formes féminines et les formes masculines des désignations de personnes en usage à l'Université de Montréal, c’est-à-dire les appellations d'emploi et les titres de fonction.

 

Exemples :

un chercheur/une chercheuse

un vice-doyen/une vice-doyenne

un professeur titulaire/une professeure titulaire

un diplômé/une diplômée

un bioéthicien/une bioéthicienne

un médecin/une médecin

un concierge-appariteur/une concierge-apparitrice

un vice-recteur/une vice-rectrice

un adjoint administratif/une adjointe administrative

un chargé de cours/une chargée de cours

un technicien en coordination de travail de bureau/une technicienne en coordination de travail de bureau

 

Bon à savoir : Évitez les noms féminins en -eure non retenus et ne recourez pas à la finale en -eure pour créer de nouveaux noms féminins irréguliers. Ainsi, on dit une chercheuse (et non une chercheure) ; une directrice (et non une directeure) ; une programmeuse (et non une programmeure).

Définitions

 

L’écriture inclusive de A à Z

A

accord de proximité : Accord en genre avec le nom le plus proche.

adjectif épicène : Adjectif qui a la même forme au masculin et au féminin : apte, capable, responsable, titulaire, spécialiste, universitaire.

D

doublet : Procédé de féminisation syntaxique qui consiste à énoncer une forme masculine ainsi que la forme féminine correspondante, coordonnées par et ou par ou.

Ensemble formé par la forme masculine et la forme féminine coordonnées, quel qu’en soit l’ordre (les professeurs et professeures, l’étudiante ou l’étudiant, ceux et celles). 

E

écriture inclusive : Écriture qui, dans sa forme, tient compte de toutes les personnes dont elle traite. Voir aussi rédaction épicène.

épicène : Forme linguistique (nom, adjectif, pronom) qui est la même au masculin et au féminin. Se dit aussi par extension d’une phrase ou d’un mode d’écriture.

F

forme tronquée : Mot ou groupe de mots représentant un mot masculin et un mot féminin abrégés par un signe ou une majuscule insérés dans leur terminaison; appelé aussi forme double abrégée ou doublet abrégé.

G

genre : Représentation partagée par la majorité des membres d’une société de ce que sont l'identité et le rôle des personnes selon leur sexe, dans un continuum, et qui tient compte des stéréotypes liés aux différences physiques, psychologiques, culturelles et comportementales entre les hommes et les femmes.

genre (grammatical) : Catégorie fondée sur la distinction entre les sexes ou sur une convention et selon laquelle les noms, les pronoms et les mots qui s’accordent avec le nom peuvent varier selon que ce nom est, en français, féminin ou masculin.

I

intelligibilité : Qualité d’un texte compréhensible, dont le sens est facilement accessible.

L

lisibilité : Qualité d’un texte facilement déchiffrable du point de vue visuel.

M

marqué : Qui porte un caractère particulier; le féminin et le pluriel sont souvent des formes marquées (en genre ou en nombre).

masculin générique : Emploi du genre masculin pour désigner autant les femmes que les hommes. La fonction générique du masculin est fréquemment contestée : face à une appellation de personne au masculin, il faut faire un effort de décodage supplémentaire pour savoir s'il s'agit d'un masculin générique ou bien d'un masculin à valeur spécifique qui ne désigne que les hommes. Le masculin générique peut cependant convenir aux appellations générales.

N

neutre : Se dit d’un genre grammatical qui, dans certaines langues à trois genres, s'oppose au masculin et au féminin par des marques formelles. En français, il représente souvent l'inanimé. Rien, quelque chose, tout, quoi sont des pronoms neutres qui représentent des inanimés.

Une formulation neutre, en rédaction épicène ou non, peut faire appel à un nom collectif (la communauté universitaire, le lectorat), à un nom de fonction ou à un nom d’unité administrative (la direction, le département), ou à un nom épicène pluriel (les finalistes, les gestionnaires).

nom collectif : Nom qui désigne un ensemble de personnes, quel que soit leur genre : le personnel, la population, la collectivité.

nom de fonction : Nom qui désigne la fonction que la personne occupe, plutôt que la personne elle-même : le rectorat, la rédaction.
Le nom de fonction et le nom d’unité administrative sont souvent assimilés l’un à l’autre.

nom d’unité administrative : Nom qui désigne l’unité administrative à laquelle la personne est rattachée, plutôt que la personne elle-même : la direction (plutôt que le directeur ou la directrice, ou encore les dirigeants et les dirigeantes), le service d’entretien (plutôt que le préposé ou la préposée à l’entretien), le bureau, le conseil, la commission. Le nom d’unité administrative et le nom de fonction sont souvent assimilés l’un à l’autre.

nom épicène : Nom qui a la même forme au masculin et au féminin : chef, designer, médecin, ombudsman, responsable, scientifique, secrétaire, cadre, registraire, universitaire, webmestre.

nom neutre : Bien qu’il n’y ait pas véritablement de neutre en français, lorsqu’il s’agit d’écriture inclusive ou de rédaction épicène on peut considérer comme neutre un nom collectif (la communauté universitaire, le lectorat), une fonction ou une entité administrative (la direction, le département) ou un nom épicène pluriel (les bibliothécaires, les spécialistes).

non genré, de genre neutre : Qui n’a pas de genre ou qui n’est pas organisé ou différencié selon le genre. Une formulation neutre est donc non genrée.

non marqué : Qui ne porte pas de caractère particulier; le masculin singulier est une forme non marquée (voir aussi marqué).

P

phrase épicène : Phrase qui ne contient pas de formes marquées en genre : Il faut s’inscrire avant la fin du mois; Le personnel administratif est responsable devant les gestionnaires.

pronom épicène : Pronom représentant un nom qui peut être masculin ou féminin : nous, vous, on, quiconque, personne, plusieurs.

R

rédaction épicène ou rédaction non sexiste : Rédaction qui, par des procédés comme la formulation neutre et la féminisation syntaxique, assure un équilibre de la représentation des hommes et des femmes dans les textes produits. Elle relève de la parité linguistique.

règle de proximité : Règle grammaticale selon laquelle l’accord en genre est fait avec le nom le plus proche. 

T

texte épicène : Texte qui met en évidence de façon équitable la présence des femmes et des hommes.

Des outils pour aller plus loin

Voici quelques outils qui permettent de ne pas perdre la main lorsqu’il s’agit de rédiger de façon inclusive.

Documentation numérique

Inclusivement : guide d’écriture pour toutes et tous, Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie, Université de Montréal, 2019, 11 p.

Lexique sur la diversité sexuelle et de genre, Gouvernement du Canada.

Banque de dépannage linguistique, Office québécois de la langue française.

Formation sur la rédaction épicène, par Marie-Ève Arbour et Hélène de Nayves, Office québécois de la langue française.

Répertoire des désignations de personnes à l’UdeM, Université de Montréal.

Guide relatif à la rédaction épicène : respect des genres masculin et féminin, Université de Sherbrooke.

Documentation imprimée

Avoir bon genre à l’écrit : guide de rédaction épicène, par Pierrette Vachon-L’Heureux et Louise Guénette, Office québécois de la langue française, Les Publications du Québec, 2006, 209 p.

*Note : La mise à jour du contenu de cette publication figure dans la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française.